Je marche ici sur des huitres (oui). À côté, j’ai les moules. au choix.
Tu vois le dessin du bonhomme pas content ? Tu vois ma signature en bas à gauche (oui, en rose pale sur fond blanc, c’est pas terrible) ?
L’un dans l’autre (moule ou huitre et petit bonhomme pas content), je suis dans la M… On nous rabâche depuis plus de vingt ans que 2030 sera l’année de tous les changements. Rien du tout.
Aujourd’hui comme hier – plus qu’hier, beaucoup plus -, la peur fait des ravages. La politique a disparu, la police et l’armée font loi. Les états, s’il en reste, s’entretuent. Les humains se cachent. L’urgence est à l’anonymat. Impossible. Sauf ici.
On arrête pour n’importe quoi, n’importe qui, n’importe quand. Tous les peuples en guerre ont vécu cela. Mais on dit que la paix mondiale a été déclarée…
Joséphine est triste. Gédéon est resté trois jours en prison. Nous l’avons fait évader bien sûr mais elle crie à l’injustice : « Comment ? Moi qui ai volé toute ma vie sans vergogne et sans peine, je cours toujours. Et mon fils, le nonchalant, se laisse attraper comme un vulgaire larron ? »
Ce que j’aime chez Joséphine, c’est l’art de la mesure. Gédéon n’est pas traumatisé, il écrit. Il ne s’arrête plus, même pas pour manger. Marie-Anne lui livre régulièrement son assiette. Petite souris.