

L’arme du campeur qui ne veut pas dormir dans une poubelle…
Et ça ?
Son associé en orange et le tueur dans l’ombre. Les ennemis ? Achevés ce matin.
Mais les ennemis, tel les Titans, ne meurent jamais, ses complices sont encore trop nombreux. On ne les affronte pas seulement à l’arme blanche comme ici, il faut aussi ruser. Les chinois disent, ou du moins Confucius si je ne me trompe, ou bien encore la sociologie de l’innovation, ou, surtout, Mètis que font parler Détienne et Vernant, que la bataille ne se gagne pas en tuant l’ennemi. Ah ? Oui. Et pas non plus en le pillant. Ô ! D’autant plus que celui dont on parle est particulièrement sournois. Bref, pour gagner la bataille, il faut retourner l’ennemi, qu’il devienne partisan de notre cause.
Alors quoi, on va amadouer les déchets ? On va les regarder et leur parler pour leur faire comprendre que bon quand même c’est pas bien d’être là, que la mer ne peut pas absorber tout le plastique du monde, qu’elle va en mourrir ou nous tuer, qu’elle et sa pote la terre sont d’ailleurs en train de crever, du moins sécher ou faire n’importe quoi qui nous fait faire n’importe quoi pour être sûrs qu’on va s’entretuer, non ?, bon ok, restons optimiste, la nature est pleine de surprise.
Car, alors que je bois un café bien mérité, le ciel me remercie.

Donc, première étape : reconnaitre l’ennemi. Combien sommes-nous à passer à côté en fermant les yeux ? Comme on le fait quand on croise un mendiant. « Déchets, déchets, déchets, nous sommes tous des déchets ! », crie la petite crotte (celle qui dit aussi « à toute à l’heure » à la petite pomme que vient de manger l’enfant). Ah non quand même ! Hum… Si quand même… Faites comme moi, posez-vous tous les jours la question de savoir où se débarrasser de ses besoins et équivalents sans déranger ni elle, ni eux, ni moi, ça rend modeste (je commence à multiplier les stratégies, j’y reviendrais… peut-être).
Ensuite, poser des questions aux déchets (rappel : l’ennemi). Au moins une : « Que faites-vous là ? ». Ils répondent toujours et se font très bien comprendre : les restes d’une fête bien arrosée ou d’un pique-nique même pas terminé, le résultat de jeux innocents (ou pas) dont on se détourne hypocritement, les sacs de courses car c’est tellement facile d’en demander à chaque fois (oui, encore, malgré je ne sais quoi qui tente de l’interdire mais de toute façon pas partout), des « je me débarrasse, not in my backyard » comme ces récipients sous toutes leurs formes, des oublis ou des pertes explicites – je viens de ramasser une pelle en plastique bleu et celle-là je suis sûre que le petit propriétaire est bien triste maintenant (sauf s’il en oublie deux par jour et que maman a tout prévu en achetant tout un stock en début d’été), etc. Écoutez bien les réponses, l’ennemi est plein d’imagination, vous n’avez pas forcément pensé à tout.
Et après, que faire ? Tuer ? Pas facile à faire tous seuls de nos jours et dans nos contrées apprivoisées. A mon niveau, je l’emprisonne (direction poubelle ou déchetterie) pour laisser les bourreaux faire leur métier (brûler, réduire, recycler). Encore faut-il qu’une prison se trouve à proximité ou que vous ayez le cran de mettre l’ennemi en garde à vue chez vous avant de rencontrer une prison qui ne soit pas déjà pleine. Ça aussi, c’est ambitieux !
(Photo poubelle pleine - je n’ai pas eu le courage, j’en ai ras le bol des photos de M…)
CE N’EST QU’UN PALIATIF
Épisode 3 (je ne sais plus lequel est l’épisode 1 ou 2) :
En fait je tourne autour du pot.
Tout le monde s’en fout.
On sera mort avant elles (la mer et la terre).
On est déjà un pied dans la tombe (pas moi).
Ce n’est pas moi qui le dit.
Le 25 mars 2023, les complices de l’ennemi nous ont massacrés. Nous tentons de nous relever. Quelle innocence ! De mon temps, on n’était pas fou, on ne croyait en rien ni en personne.
N’empêche, je cause aux morts, et j’en connais un paquet je peux vous le dire (rappelez-vous depuis quand je sévis dans ce monde), et ils me disent de ne pas abandonner, on ne gagnera pas de combat, on grandira encore et toujours, même les enfants des complices finiront pas pleurer de sollicitude, même enfermés dans leur blockhaus pour se protéger vainement de… De quoi d’ailleurs ?
Donc, puisque je cherche toujours une solution, rappelons la question mais changeons d’interlocuteur, de l’ennemi passons à ses complices car ce sont eux les fauteurs de trouble (et j’en fais partie, plus souvent sûrement que je ne l’ose me l’avouer, soyons honnête, n’est-ce pas ?) : « Regarde et écoute ton ami » (puisque je parle au complice de mon ennemi donc l’ennemi de son ennemi est son ami, c’est bien cela, non ?). Deux solutions : il fuit ou il te suit, toi le bienfaiteur de la terre et la mer (du moins tu le crois car tu fais cas des déchets matériels et parfois humains ou symboles). Je rêve je rêve je rêve !!!! C’est vrai, il peut te tuer avant (pas moi évidemment, si j’étais mortelle ça se saurait depuis le temps).

Épisode 4 :
Je reviens à mon camion en empruntant le même chemin qu’à l’aller. Je suis contente, j’ai bien travaillé ce matin, la plage est propre et il n’y a pas un chat – ah si, en voici un et il tente de m’amadouer pour rentrer chez moi. Non je ne plaisante pas, c’est vrai, je le promets, il est là, ce chaton, sous mon nez et…..

…
Lève sa papate prêt à sauter dans mon fourgon…
Pas question !!(il faut que je corrige la suite car ça devient vraiment sérieux, on y parle de recherche, de non possession, de passion pour les Aborigènes, mais pas de la violence, ni de la paix, autre chose, bref, l’article n’est pas fini, plus concret et politique…)
Ah ah je lis au fur et à mesure ces petites notes sur les chats déchets et autres chemins de traverse. Bien ! Continuez ma chère et n’oubliez pas de me relancer de temps à autre car je suis bien occupée dans ma motte.