
Je cherchais qui était Jean. Impossible de le laisser lui-même parler de lui si je ne sais pas qui il est. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs. Jean me bloque alors que j’ai découvert les autres protagonistes à mesure qu’ils se présentaient. Les autres… Deux : sa mère et sa grand-mère. C’est tout pour le moment. Jean est donc le troisième personnage.
Héros oui, comme tous, menteur évidemment, amoureux pas le choix, voleur pas tant que cela, savant ça arrive,
etcétéra mais qui est-il ? Un mélange, comme tous. Oui mais… Quel est l’ingrédient principal. Dix jours pour avancer et je ne suis pas encore sûre. Alors je tergiverse et lit des livres que je crois inspirants. Jean est une part de mon histoire mais pas que…
… On me souffle donc à l’oreille. Souviens-toi d’un long voyage au pays sous le trou de la couche d’ozone, là où le désert est préférable à la ville, ce continent dans lequel personne n’a de maison secondaire, là où on attrape un cancer de la peau sans sortir de chez soi, cet immense territoire que l’on doit traverser à pied – une légende – pour échanger des chants et se dessiner de la couleur de la terre ocre, blanche, noire…
Et ce n’est pas tout. Jean est également un fêtard parisien féru de jazz. Il picole quand il n’est pas amoureux, oublie parfois de mettre des chaussettes en plein hiver, ne se plaint jamais, conduit jusqu’à la panne d’essence et s’endort dans les parkings.
Voilà, Jean est un peu cela. Et puis, il curieux de tout, étudie l’histoire, les mathématiques, l’astrophysique, l’anthropologie, quelques langues assez peu utiles et sûrement bientôt autre chose. Il marche beaucoup. La nuit de préférence. Ce qui fait enrager sa grand-mère et fatigue ses amis qui lui courent après…
Jean est aussi mort, tué par un train. C’est la guerre, c’est trop souvent la guerre. En fait Jean est né quand Jean est mort.
Le reste, et bien, c’est à Jean de le raconter. Qu’il se débrouille avec ce (bon) début.